lundi, février 05, 2007

Comment le Maroc fait venir le réseau mondial des MBA Ponts et Chaussées

  • Grand-messe au mois de mars à Marrakech.

  • Retour sur les enjeux et la genèse de cette filière d’excellence.
  • Des lauréats plus jeunes
  • Dalil Guendouz, directeur de l’Ecole Hassania des Travaux publics (EHTP)
  • «ENPC et EHTP, des similitudes à exploiter»
  • «Ecole d’ingénieurs et MBA, un cursus royal pour accéder aux postes de direction»



Un événement familial. C’est ainsi que les organisateurs du premier congrès mondial des lauréats du MBA du réseau de l’Ecole nationale des ponts et chaussées (ENPC) perçoivent leur 1er congrès mondial. «Ce sera l’occasion de retrouvailles entre les lauréats de l’ENPC, l’EHTP et du MBA», souligne Mohamed Bachiri, président de EMA-Maroc, l’association des lauréats de ce master. «L’idée est que les lauréats puissent retrouver, le temps d’un week-end, un peu de l’ambiance distinctive dans laquelle ils ont baigné pendant leur formation», explique pour sa part Michel Fender, président du Conseil de surveillance de l’ENPC-MBA et codirecteur du master délocalisé à l’Ecole Hassania de Casablanca (EHTP). En dépit de cette ambiance décontractée, les enjeux sont loin d’être triviaux.
Un nom, celui de Abdelaziz Meziane Belfquih, revient dès que l’ENPC-MBA de l’EHTP est évoqué. Anciens lauréats et directeurs de programme, tous sont unanimes: Si ce programme, lancé en 1998, a pu voir le jour au Maroc, c’est, en grande partie, grâce à l’impulsion de cet ancien lauréat de l’Ecole des ponts et chaussées de Paris. Belfquih, qui était alors ministre de l’Equipement et des Transports, et lui-même ancien des Ponts et Chaussées, souhaitait mettre en place un programme de haut niveau aussi bien par son contenu que par son prestige. Profitant de la célébration du bicentenaire de ce master et du souhait de Paris d’implanter ce MBA dans un pays du Maghreb, Belfquih a plaidé en faveur de sa délocalisation au Maroc. Tout a été mis en œuvre pour sa mise en place. Au bout de 6 mois, ce MBA a été implanté à l’Ecole Hassania des Travaux publics de Casablanca (EHTP). Ce qui fait du Maroc le seul pays en Afrique à abriter ce master déployé sur un réseau de 6 centres (Chine, Argentine, Inde, Japon, Angleterre et Maroc). L’idée était de doter le pays de cadres performants en termes de management et de stratégie en assurant, grâce à ce MBA, un complément de formation des ingénieurs techniciens. L’objectif de ce cursus étant de former des cadres, des décideurs et des entrepreneurs qui savent intégrer les nouvelles technologies dans l’entreprise. Aujourd’hui, le programme en est à sa 10e promotion. Il est présidé par un comité de parrainage composé de hautes personnalités marocaines qui sont autant de gages de crédibilité. Son programme associe flexibilité pédagogique, apprentissage des affaires internationales, projet professionnel et développement personnel. L’ENPC-MBA est destiné à des candidats ayant une formation initiale d’au moins bac+4 et une expérience professionnelle d’au moins 3 ans. Pour ses deux années de formation, il faut compter 150.000 DH.
Les membres de la première promotion pour garder le lien entre lauréats en créant l’association des MBA, dont Aboudrar assurera la première présidence avant de passer le témoin à Mohamed Bachiri de Drapor.
L’Amicale des ingénieurs des ponts et chaussées du Maroc regroupe plus de 300 membres dont plusieurs grands commis de l’Etat, mais également des dirigeants et cadres supérieurs d’entreprises. C’est pratiquement une grande partie de l’élite marocaine qui s’y retrouve car vous avez de fortes chances d’y croiser des patrons d’entreprises publiques et privées. 85% d’entre eux exercent au Maroc et près de 28% dans l’administration, en grande partie au ministère de l’Equipement et des Transports. L’industrie et l’ingénierie accueillent également un fort contingent d’ingénieurs de ponts. De même que les secteurs du conseil en management, des nouvelles technologies ou encore le secteur financier.
Le congrès de Marrakech est organisé par EMA-Maroc, en partenariat avec l’Amicale des ingénieurs des ponts et chaussées du Maroc, l’EHTP et l’ENPC-MBA de Paris. Il s’adresse également aux membres du comité de parrainage, au corps professoral et aux différents experts venus des quatre coins du monde.
La rencontre prévoit des conférences animées par des experts internationaux et des personnalités de renom autour du thème de l’innovation technologique.
«Nous voulions là aussi innover, pour que ce ne soit pas un énième congrès sur le management des ressources humaines», explique Bachiri. L’économie du savoir, ajoute-t-il, c’est cela qui fera la différence demain dans la conduite de changement dans le cadre de la mondialisation actuelle, de la compétitivité tous azimuts. «Plus que les ressources naturelles ou autres richesses, c’est la matière grise et la capacité à innover qui seront désormais déterminantes en matière de compétitivité», renchérit de son côté Khalil Azzouzi, vice-président de EMA-Maroc. C’est ce qui explique, sans doute, l’autre objectif majeur de ce premier congrès mondial, à savoir ériger une organisation mondiale partageant les mêmes valeurs de bonnes pratiques managériales. L’idée est en effet de créer un espace de rencontre et d’échange, tisser des liens à travers le monde et partant développer des réseaux à l’international. «L’importance du réseautage tant pour l’ouverture sur le monde que pour le développement à l’international, n’est plus à démontrer», fait remarquer Azzouzi. Et chose remarquable, selon lui, «c’est le Maroc qui a pris l’initiative de réunir, pour la première fois, la grande famille des lauréats de ce MBA».
Plus de 350 participants, venant de Chine, Japon, Inde, France, Angleterre et Argentine, sont donc attendus pour ce premier congrès qui sera reconduit tous les 3 ans. La rencontre est également conçue par ses initiateurs comme un moment de détente.
«Pour équilibrer le côté sérieux, une dimension festive doit aussi régner sur l’événement», assure Fender. D’autant plus que la tenue de ce premier congrès coïncide également avec le 50e anniversaire de l’Amicale des ponts et chaussées du Maroc, le 20e anniversaire de l’ENPC et le lancement de la 10e promotion de l’ENPC-MBA délocalisé à l’EHTP. Ce qui explique, soulignent les organisateurs, le choix de la ville ocre pour abriter ce 1er congrès.



Des lauréats plus jeunes

Délocalisé en 1998 à l’Ecole Hassania, l’ENPC-MBA en est à sa 10e promotion. Sept promotions sont déjà diplômées et deux en cours de formation, la 10 e sera lancée cette année. Au total, le programme compte déjà 340 lauréats. Parmi eux, de hauts cadres à la tête d’institutions publiques ou privées et aussi des ministres.
Au fil des ans, la composition des promotions a évolué. Les premières comptaient surtout des seniors dont la moyenne d’âge tournait autour de 39 ans. Au cours des deux dernières années, l’âge moyen s’est stabilisé autour de 32-34 ans. Un âge qui correspond plus à la cible du programme qui exige une expérience professionnelle minimum 3 ans.
Initialement destiné à des ingénieurs, ce programme présente toujours une prédominance de ces profils: 55% des participants sont des ingénieurs. Mais aussi d’autres profils: gestion (40%), médecins, pharmaciens et autres juristes. En revanche, peu de femmes sont séduites par ce programme qui forme, entre autres, au leadership: A peine 20% du total des participants.
Autre évolution de taille: les participants sont issus majoritairement du secteur privé. Plus des deux tiers viennent du privé. Un renversement de tendance par rapport aux premières promotions et qui témoigne, selon les responsables de la formation, de la réussite et de la crédibilité de ce MBA. Une réussite qui rayonne au-delà de Casablanca (70% des participants y travaillent) puisque la formation attire des participants d’autres villes.



«ENPC et EHTP, des similitudes à exploiter»

· Dalil Guendouz, directeur de l’Ecole Hassania des Travaux publics (EHTP)

Tout au long de son histoire, l’EHTP s’est distinguée par son ouverture à l’international. «Nous avons développé plusieurs partenariats avec différents écoles et instituts. Nous en comptons actuellement une quinzaine», souligne Dalil Guendouz, directeur de l’EHTP. Mais les plus forts sont ceux noués avec l’Ecole des ponts et chaussées à Paris (ENPC). Une école qui présente plusieurs similitudes avec l’EHTP même si l’ENPC a plus de 200 ans d’existence et que l’EHTP est plus jeune puisqu’elle n’a été créée qu’en 1971.
Les deux institutions ont une tutelle similaire puisque toutes les deux relèvent du département de l’Equipement et des Transports. Ensuite, les deux établissements sont devenus des écoles de référence dans leurs pays respectifs dans la formation d’ingénieurs de haut niveau. Des profils prisés tant dans le secteur privé que public. Autant de points communs qui expliquent, sans doute, le partenariat conduisant au lancement de l’ENPC-MBA à l’EHTP.
Aujourd’hui, le programme est bien installé. Il a fait ses preuves. Reconnu partout par son excellence, la qualité de son expertise, et de ses intervenants, ce master est une fierté pour l’EHTP qui est l’un des 6 centres au monde où ce cursus est dispensé. D’ailleurs, sa vocation internationale en fait l’un des meilleurs sur le plan européen et la récente accréditation de ce programme par l’Association mondiale du MBA (AMBA) est une consécration de sa qualité.




«Ecole d’ingénieurs et MBA, un cursus royal pour accéder aux postes de direction»

Fouad Douiri, président de l’Amicale des ingénieurs des ponts et chaussées du Maroc
Un MBA est un vecteur important pour développer la culture d’excellence des cadres marocains, affirme Fouad Douiri, président de l’Amicale des ingénieurs des ponts et chaussées du Maroc (AIPCM).
Dans ce contexte de développement économique accéléré entamé par le pays, ajoute-t-il, ce genre de programme permet aux matières grises marocaines d’être en contact du meilleur de l’état de l’art au niveau international.
C’est particulièrement le cas, assure le DG de RMA-Watanya, pour ce MBA présent sur plusieurs continents (Afrique, Europe, Asie, Amérique latine) et qui mêle la tradition d’excellence des grandes écoles d’ingénieurs françaises avec la culture internationale. A ses yeux, ce sont les deux points forts de ce master délocalisé à Casablanca qui permet de compléter la formation de hauts cadres et leur ouverture à l’international. Le président de l’AIPCM est catégorique: une école d’ingénieurs et un MBA constituent le cursus royal pour accéder aux postes de direction ou de management supérieur dans les entreprises.
S’agissant du congrès des lauréats du MBA-ENPC, Fouad Douiri espère que cet événement mondial, dont l’Amicale est l’un des partenaires, soit «l’occasion d’entamer des liens ou de les faire revivre».
Par ailleurs, ajoute-t-il, les lauréats de ce MBA et les Pontistes partagent des valeurs communes que le congrès permettra de renforcer et développer.

Source: L'Economiste

3 commentaires:

Mohamed El Kortbi a dit…

Le premier bureau de l'EMA-Maroc a été présidé par M. EL KORTBI (MBA1), le deuxième bureau parM. ABOUDRAR (MBA1)et le troisième bureau est actuellement présidé par M. BACHIRI (MBA1)
Salut

EL AZZOUZI Brahim a dit…

vraiment c'est un trés bon travail !
bonne continuation !

Anonyme a dit…

bonne continuation !